réseau antispéciste

4 juin 2011 : Journée mondiale contre le spécisme

Nous maltraitons et tuons des centaines de millions d’animaux chaque
jour. Pour justifier cela, nous nous sommes persuadé-e-s que leur vie
et leurs souffrances ne valent pas grand-chose : « ce ne sont que des
animaux ! ».
Or ce sont des êtres sensibles, qui eux aussi veulent éviter de souffrir et souhaitent jouir de leur vie. Comme les humains.

Le spécisme est à l’espèce ce que le racisme est à la race : la volonté
de ne pas prendre en compte les intérêts de certains individus au
bénéfice d’autres, sous des prétextes arbitraires. On invoque des
différences (réelles ou imaginaires) sans lien logique avec ce qu’elles
sont censées justifier. La plus ou moins grande intelligence, ou
l’appartenance ou non à l’espèce humaine, ne constitue pas un critère
rationnel de discrimination. La discrimination spéciste est donc
indéfendable.

Le spécisme est une idéologie irrationnelle : la société dans son
ensemble doit prendre position contre les pratiques qu’il engendre, qui
sont injustes.

En pratique, le spécisme est l’idéologie qui justifie l’utilisation
des animaux par les humains de manières qui ne seraient pas acceptées
si les victimes étaient humaines.

Les animaux sont élevés et abattus pour fournir de la
viande, du lait, des oeufs, leur peau (cuir,
fourrure), de la soie ; ils sont pêchés pour la consommation ; ils sont
utilisés pour des expériences scientifiques ; ils sont chassés pour un
plaisir sportif ;  ils sont enfermés à vie dans des
zoos, des delphinariums, dressés et exploités dans des cirques, tués
lors de spectacles (corridas…), etc.

La lutte contre ces pratiques et contre l’idéologie qui les soutient est la tâche que se donne le mouvement contre le spécisme.

Le 4 juin 2011, pour la 4ème année consécutive, aura lieu la Journée mondiale contre le spécisme.

Dans le monde entier, des actions sont organisées pour protester
contre une idéologie qui est aussi condamnable que le racisme ou le
sexisme et qui cause un nombre incalculable de victimes, dont la vie et
la mort auront été généralement effroyables.

La consommation de viande est la principale responsable de cette tragédie :

58 milliards de vertébrés terrestres sont tués chaque année dans le monde pour cette raison
et davantage encore de poissons et crustacés (144 millions de tonnes) uniquement pour le goût de consommer leur chair.

Le spécisme n’est pas justifiable, les oppressions qui en découlent non plus.
Pour l’abolition de la viande et de toute autre forme d’exploitation animale !

Vous pouvez annoncer les actions que vous comptez organiser sur : http://www.reseau-antispeciste.org/?cat=35

et vous pourrez ensuite publier un compte rendu, voire une recension de presse, sur : http://www.reseau-antispeciste.org/?cat=36

Pour pouvoir publier, il suffit de vous inscrire auparavant sur http://www.reseau-antispeciste.org/ (en bas à droite)

Sur la question du spécisme

En quoi la remise en cause du spécisme est-elle indispensable ?
Parce que c’est l’idéologie sur laquelle reposent aussi bien les lois
qui méprisent les droits des animaux que les pratiques qui en découlent.

Voici quelques exemples tirés de notre expérience militante :

Dans la critique de certaines pratiques :

- Comment mettre sérieusement en balance les intérêts fondamentaux
des animaux à ne pas être tués et un intérêt à les manger qui, en
comparaison, tient du caprice ? C’est du spécisme.
- S’il n’est pas légitime d’utiliser des humains dans la vivisection,
pourquoi utiliser des animaux d’autres espèces ? N’est-ce pas
uniquement par spécisme ?
- Si nous ne souhaitons pas qu’on nous enferme, qu’on nous ampute et
qu’on nous tue, comment justifier que nous le fassions pour d’autres
êtres qui souffrent de la même façon de ces pratiques ? C’est du
spécisme.
- Pourquoi refuser des droits aux animaux ? Parce que ce ne sont “que” des animaux ? C’est du spécisme.

La notion de spécisme est importante aussi parce que :

- le spécisme repose sur les mêmes bases idéologiques que les
discriminations raciste ou sexiste, avec comme point central
l’utilisation de la « nature » comme justification de l’infériorisation
de certains individus. La « nature » des animaux serait inférieure,
parce qu’elle serait… « animale », « instinctive », « programmée »,
alors que la « nature » des humains serait supérieure, parce que «
libre », « rationnelle » ou « spirituelle ». Ces “natures” “inférieure”
et “supérieure” sont censées légitimer la domination des humains sur
les autres êtres sentients.

- la notion d’égalité ne peut pas, par définition, s’appuyer sur des
critères arbitraires ; sinon, il ne s’agit plus d’égalité, mais
justement d’injustice et d’inégalité. Elle doit embrasser l’ensemble
des êtres qui ont des intérêts à défendre, qui donc possèdent des
intérêts qui doivent être défendus, c’est-à-dire, l’ensemble des êtres
sentients. Il ne doit pas y avoir une double morale : égalitaire entre
les humains et eux seuls, élitiste et inégalitaire à l’encontre des
autres.

- la notion d’idéologie spéciste permet de rendre compte de
l’existence d’une vision du monde structurée qui aboutit à
l’invisibilisation et à l’infériorisation des animaux.
Quelques effets parmi d’autres de cette idéologie :
- les animaux n’apparaissent généralement pas en tant qu’individus,
mais sont plutôt perçus comme des spécimens indifférenciés de leur
espèce ;
- on confond souvent la lutte pour la prise en compte de leurs intérêts
individuels avec la lutte pour la préservation des espèces…
Ici, il s’agit d’affirmer haut et fort que nous nous soucions des êtres sentients en tant qu’individus.

- La notion de spécisme est une notion d’ordre politique qui permet
une analyse sociale du problème animalier, tout comme les notions de
racisme et de sexisme. Elle permet d’envisager la lutte en tant que
lutte politique, de la mettre en perspective avec les luttes de
libération qui l’ont précédée et d’imaginer les modes d’action dans une
perspective à court, moyen et long terme (la revendication de
l’abolition de la viande, par exemple). En employant la comparaison
avec les idéologies et systèmes sociaux racistes ou sexistes, on fait
prendre conscience aux gens que l’élevage, la chasse, la pêche et les
autres pratiques d’exploitation et d’oppression ne sont pas “naturels”,
mais socialement institués, historiquement situés, éthiquement
condamnables et politiquement combattables.

En attirant l’attention sur le spécisme, cette Journée mondiale est
l’occasion d’affirmer que l’oppression des animaux n’est pas plus une
question de choix personnel que ne l’est une oppression humaine. De
même que le fait de tuer ou maltraiter un humain ne ressort pas de la
liberté individuelle, mais constitue une injustice à combattre, la
question animale doit apparaître comme une question éthique, sociale et
politique qui s’impose à toutes et à tous et à propos de laquelle la
société doit accepter de façon urgente d’engager un débat.


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